CULTURE /RETRO Festival de Cannes
Bientôt le 70è anniversaire
Du 17 au 28 mai 2017, le plus grand festival de cinéma au monde célèbrera ses 70 ans. Oh, le bel âge! Ce sera l'occasion de jetter un coup d'oeil dans le rétroviseur de cet événement qui a gagné le coeur du monde entier. Nous lançons dès aujourd'hui, une série de reportages sur les moments qui ont marqué la Croisette.
Festival de Cannes
La dernière scène
La cérémonie des palmes a clôturé la quinzaine du cinéma mondial dimanche.
La Croisette s'est une fois de plus animée cette année. Avec la 69è édition du plus grand festival de cinéma au monde, des acteurs de renom, des réalisateurs capés, des producteurs, des distributeurs et plus de 4000 journalistes du monde entier, elle a changé de mine. Du tapis rouge partout, comme pour rendre majestueux et prestigieux tous ceux qui le foulent, petits ou grands. De George Clooney, Julia Roberts, Robert de Niro, à Sean Penn, en passant par Woody Allen, les icônes d'Hollywood ont encore été la grande attraction cette année sur le Red Carpet. En salle, les thématiques sont presque restées les mêmes avec un regard nouveau cependant. La famille moderne chez Xavier Dolan (Juste la fin du monde), Pedro Amoldovar (Julietta), l'amour chez Jeff Nichols (Loving), Nicole Garcia (Mal de pierres), Jean-Pierre et Luc Dardenne (La fille inconnue), l'apparence chez Nicolas Winding Refn (Néon demon), sexe et thriller chez Paul Verhoven (Elle), humour chez Maren Ade (Toni Erdmann), le conflit des classes chez Bruno Dumont (Ma Loute).
Dimanche soir, le jury présidé par le réalisateur australien George Miller a rendu son verdict dans un cérémonial bien orchestré à la seconde près. A 19h15, après le rituel de la Montée des marches, tous les regards étaient tournés vers l'estrade du Grand Théâtre Lumière. Tour à tour, en l'espace de dix minutes, le jury a dévoilé les lauréats du cru 2016. Des vingt-et-un films en compétition, c'est "I, Daniel Blake" (Moi, Daniel Blake) de Ken Loach qui s'adjuge la palme d'or. La critique avait déjà apprécié le long métrage britannique durant sa projection le vendredi 13 mai. Une chronique sociale sur la dignité humaine. Ken Loach peint une société qui a perdu le sens des valeurs, l'humanisme. Une société qui s'est dépouillée de scrupules et qui écrase le faible sans crainte. C'est presqu'une colère que le réalisateur exprime dans ce film qui a été ovationné à l'annonce de la palme tant convoitée.
Dans la même veine, le prix d'interprétation masculine (meilleur acteur) a été décroché par Shahab Hosseini pour "Le client" d'Asghar Farhadi. Il succède à Vincent Lindon (La loi du marché). La palme de la meilleure actrice a été décernée à Jaclyn José pour son rôle dans le long métrage "Ma' Rosa". Pour la troisième fois, Andréa Arnold est reparti avec le prix du jury. Xavier Dolan que beaucoup espéraient voir remporter la palme d'or reçoit le Grand prix pour "Juste la fin du monde".
Dans ce chorus du 7è art, l'Afrique, une fois de plus, n'aura pas brillé. Pas de films en compétition. Juste un en séance spéciale : "Hissen Habré, une tragédie tchadienne" du réalisateur tchadien Mahamat Saleh-Haroun. Un documentaire que la critique africaine a trouvé éminemment politique pour expliquer sa présence sur le grand écran de la Croisette. Néanmoins, des acteurs, des réalisateurs et des producteurs ont été croisés dans les allées du Marché du film et sur le tapis rouge. Les Camerounais Patricia Kwende, Jean Roke Patoudem, Eriq Ebouaney, Pierre Kegne, l'Ivoirien Eebra Tooré ainsi que Justin Tousside, le promoteur du pavillon Cameroun à Cannes... qui, malheureusement, cette année encore, n'a pas ouvert ses portes.
G-Laurentine EYEBE ASSIGA, envoyée spéciale à Cannes
Palmarès
Longs métrages
Palme d'or
I, Daniel Blake réalisé par Ken Loach
Grand prix
Juste la fin du monde réalisé par Xavier Dolan
Prix de la mise en scène
Cristian Mungiu pour Baccalauréat
Olivier Assayas pour Personnal Shopper
Prix du scénario
Asghar Farhadi pour Le client
Prix du jury
American Honney réalisé par Andréa Arnold
Prix d'interprétation féminine
Jaclyn Jose dans Ma'Rosa de Brillante Mendoza
Prix d'interprétation masculine
Shahab Hosseini dans Le client de Asghar Farhadi
Courts métrages
Palme d'or
Time Code réalisé par Juanjo Gimenez
Mention spéciale du jury
A Moça que dançou com o diabo (la jeune fille qui dansait avec le diable) réalisé par Joao Paulo Miranda Maria