Valérie Ayena à Paris
Les frissons de la gloire
Elle est la première Camerounaise à participer à l’élection Miss monde. Au milieu des belles plantes de toute la planète, la Miss Cameroun 2013 faisait office de novice. Comment allait-elle se défendre, face à de redoutables habituées du sacre venues d’Amérique du Sud, d’Europe et des USA? Dans ce monde, on a ses petites habitudes… Certes, l’Afrique avait déjà eu le privilège, par trois fois, d’accueillir la couronne, qui vaut 75 millions de Fcfa, sur son continent. Notamment grâce aux Sud-Africaines Penelope Anne Coelen et Anneline Kriel et à la Nigériane Agbani Asenite Darego. La mission s’annonçait cependant ardue pour celle que des fans ont surnommée «la Lionne Indomptable de la beauté». Encore que le concours Miss Monde accepte des candidatures ayant subi la chirurgie esthétique. Valérie Ayena, quant à elle, venait là, juste avec sa beauté naturelle et ses rêves plein la tête. En plus, il lui fallait un fort mental pour transcender les menaces des protestataires radicaux d’Indonésie, qui critiquaient violemment le concours en le présentant comme «un concours pour prostituées». Selon le journal français L’Express, 607 policiers avaient été déployés dès le 26 septembre à Bali, ville hôte de la grande finale 2013. Une finale au cours de laquelle, la représentante camerounaise n’a malheureusement pas été classée parmi les élues. Mais, elle a gagné un très bon positionnement au concours Top Model où elle a décroché la 6è place.
Depuis cette élection Miss Monde 2013, les portes de l’international se sont grandement ouvertes pour la Camerounaise née à Bonabéri (Douala). D’abord Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, et, depuis ce mois de janvier 2019, Paris accueille le mannequin d’1m80. Valérie Ayena a signé chez City Models, la plus vielle agence de mannequins en France. Elle a été créée, il y a 41 ans, par Louise Despointes. L’agence est bien quottée et a dévoilé des Top Models exceptionnelles comme Tyra Banks, Eva Herzigova, Adriana Karembeu, Joan Smalls et bien d’autres grands noms du T. Valérie Ayena évolue dans la catégorie «Runway» de l’agence.
Valérie arrive donc dans cette team, non pour faire de la figuration. La jeune femme qui confiait au magazine people Nyanga (le plus célèbre d’Afrique central) que l’un de ses grands vœux de l’année 2019 était de porter encore plus haut le drapeau du Cameroun (le 237 comme elle l’appelle affectueusement son pays d’origine). C’est donc chose faite dès ce mois de janvier. La Muse camerounaise a défilé pour la première fois à la fashion week haute couture de Paris. «Un moment de pur bonheur», nous a-t-elle confiée d’un ton enjoué.
Déterminée, engagée et sérieuse
Pour la jeune femme, également patronne de la compagnie évènementielle Dav Holdings, c’est la réalisation d’un rêve. En classe de première déjà, elle participe au concours Sweet Mister Miss Académique, organisé par la radio Sweet Fm avec pour thème : «une vision de la beauté par l'intelligence». Des bases pour mieux avancer dans la mode et la beauté, malgré les réticences de son père, Michel Ayeana, qui nourrissait des ambitions plus nobles pour son troisième enfant. Valérie est une jeune fille déterminée. Elle réussit à lui arracher une autorisation à exercer dans la mode, en décrochant son Bac et son Bts en communication. Papa content, elle avait carte libre pour foncer.
Lorsque nous la découvrons sur le plateau de la 6è édition du festival de mode et de musique Afric Collection en 2010, à la place du Gouvernement de Bonanjo, à Douala, elle sait déjà exactement où elle veut mener son corps d’apparence fragile et gracieux : «Je veux être un mannequin international plus tard, pour montrer que le mannequin camerounais peut également réussir à l’extérieur», avouait celle qui aime le Ndolè [un plat camerounais très apprécié, Ndlr]. Elle s’applique sur le «T» et fait mouche. Les chroniqueuses de mode présentes à l’événement ne parlent que d’elle. Les magazines Nyanga et Brune lui consacrent de l’espace dans leurs pages mode. Elle fera plusieurs fois la Cover du magazine Nyanga. Dès lors, le rythme s’est accéléré.
Aujourd’hui, elle réalise son rêve. Valérie Ayena est la première Camerounaise à défiler à la Fashion week haute couture parisienne. Pour cette saison janvier 2019, elle a porté Gyunel Couture et Ziad Nakad.
Inspirer les autres est un challenge qu’elle réussit jusqu’ici avec brio. Ces 252.000 followers sur Instagram et les plus 50.000 autres sur Facebook le confirment chaque jour. Nous, depuis 2010, nous savons que c’est une étoile. Bon vent Valérie !
G-Laurentine ASSIGA